Littérature
algérienne… Il est impossible de résumer la littérature d’un pays.. Il y a
toujours autant de littératures qu’il y a d’auteurs. Faire un focus sur la
littérature d’un pays, c’est simplement permettre la découverte d’auteurs
étrangers, moins médiatisés que les auteurs états-uniens !
Vaste est
donc la littérature algérienne… et d’ailleurs comment définir un « auteur
algérien » ? celui qui ne vit qu’en Algérie ? qui écrit en arabe
ou en berbère ? Comment accéder aux auteurs qui publient leur texte en
arabe et en Algérie et qu’on ne trouve pas en France ? Devant ces
difficultés, nous avons retenu comme auteurs algériens, des auteurs vivant en
Algérie, ou ailleurs (dont la France), qui ont un lien avec l’Algérie (pays
d’origine, liens familiaux, etc…), qui écrivent en Français ou en Arabe, et
dont les livres sont facilement disponibles en France et en français.
Ce dimanche 22 septembre, tout en dégustant des pâtisseries orientales, nous avons partagé nos découvertes ou redécouvertes de certains de ces auteurs :
Livre évoqué : « Commissaire Krim », paru en 2008
Une écriture
spéciale, un peu « pesante »,
un humour noir particulier mais ce qui est dénoncé dans le livre est
intéressant, dont l’intégrisme.
Un auteur
reconnu internationalement, des livres très différents, portés par une écriture
facile à lire. Yasmina Khadra révèle
souvent des conflits, sans prendre parti.
Livres évoqués :
« Les
sirènes de Bagdad », 2006 : un livre dur, à en avoir des
frissons, qui décrit bien la montée de la violence et du terrorisme. Ici, le
héros voit un jour son père bousculé par des militaires. Cet affront de trop
sera le déclencheur de son entrée dans le terrorisme.
« Ce que le jour doit à la nuit »,
2008 : une histoire d’amour, une histoire d’amitié, une histoire sur
l’Histoire de l’Algérie depuis les années 40. Le livre suit le parcours de Younès, algérien né à la campagne, qu’il doit
quitter alors que sa famille a tout perdu pour rejoindre la ville et ses
bidonvilles. Il sera recueilli par son oncle pharmacien, et éduqué à
« l’occidentale ». C’est un héros partagé entre deux mondes, entre
plusieurs amitiés, ne sachant pas prendre de décisions et qui se laisse porter
par la vie. Younès ne prend pas parti dans le conflit algérien, tout comme
l’auteur qui montre la complexité du monde où vit le héros ? En filigrane,
un autre personnage a marqué tous les lecteurs : le père de Younès, un
homme fier et travailleur, qui va perdre sa maison, sa famille, et finalement
se perdre aussi. La déchéance de cet
homme est déchirante.
« L’équation africaine », 2011: une
belle leçon d’amitié, un livre dur et prenant.
A découvrir
à la bibliothèque, le nouveau Khadra : « Les anges meurent de nos blessures »
Maïssa Bey
Livre évoqué : « Entendez vous dans les montagnes.. », 2010
Dans un train en France, de nos jours, une fille d’un combattant algérien, un ancien appelé du contingent et une fille de Pied-Noir se rencontrent par hasard. Malgré cette rencontre un peu fortuite et forcée, ce livre est un très beau récit, un témoignage quasiment autobiographique. 50 après, l’évocation de la guerre d’Algérie est toujours aussi douloureuse. Les anciens appelés souvent n’évoquent jamais cette expérience ou en parlent entre eux via des chants. La narratrice, fille d’un combattant tué par les français, a du fuir l’Algérie dans les années 90 à cause des intégristes, et trouve refuge en France, le pays qui a tué son père.. Un livre très bien fait, pour mieux comprendre les douloureuses conséquences de ces « évènements » sur tous les protagonistes.
Dans un train en France, de nos jours, une fille d’un combattant algérien, un ancien appelé du contingent et une fille de Pied-Noir se rencontrent par hasard. Malgré cette rencontre un peu fortuite et forcée, ce livre est un très beau récit, un témoignage quasiment autobiographique. 50 après, l’évocation de la guerre d’Algérie est toujours aussi douloureuse. Les anciens appelés souvent n’évoquent jamais cette expérience ou en parlent entre eux via des chants. La narratrice, fille d’un combattant tué par les français, a du fuir l’Algérie dans les années 90 à cause des intégristes, et trouve refuge en France, le pays qui a tué son père.. Un livre très bien fait, pour mieux comprendre les douloureuses conséquences de ces « évènements » sur tous les protagonistes.
Malika Mokeddem , est une auteure
algérienne, vivant en France, très impliquée dans la cause des femmes. Elle
aime l’Algérie mais est aussi devenue une étrangère dans son pays.
Livre évoqué : « N’Zid », 2001 « j’ai adoré cette
auteure », nous a confié une lectrice. Un livre à recommander !
Un titre signifiant «continue ». A la suite d’un accident de bateau, une femme perd la mémoire, en pleine mer. Elle est seule et doit se retrouver seule. Elle est trop dispersée, il y a trop de cultures en elle.. Ce livre questionne les origines et l’identité. Il est très bien fait,
Un titre signifiant «continue ». A la suite d’un accident de bateau, une femme perd la mémoire, en pleine mer. Elle est seule et doit se retrouver seule. Elle est trop dispersée, il y a trop de cultures en elle.. Ce livre questionne les origines et l’identité. Il est très bien fait,
Azouz Begag
Un tout
petit livre , 44 pages, « le
copiste de Beaumarchais » (2010)
N’a pas fait l’unanimité : certaines se sont régalées de cette courte histoire d’un jeune africain copiste, pleine de jeu de mots ; d’autre n’ont vu aucun intérêt à ce mini-livre, qui donne envie dans les premières pages et qui tombe à plat dans les dernières !
N’a pas fait l’unanimité : certaines se sont régalées de cette courte histoire d’un jeune africain copiste, pleine de jeu de mots ; d’autre n’ont vu aucun intérêt à ce mini-livre, qui donne envie dans les premières pages et qui tombe à plat dans les dernières !
Akli Tadjer
Livre évoqué : « Alphonse », 2005
Mohamed, un jeune garçon, parachuté de Paris à Lens chez sa famille. Le petit Arabe de Paris est rebaptisé « Alphonse » par cette famille, mais ce changement de nom ne suffit pas à gommer les différences. Ce livre est très sympa à lire, il dit les choses sans les décrire trop pesamment, et évoque l’intégration en France dans les années 60.
Mohamed, un jeune garçon, parachuté de Paris à Lens chez sa famille. Le petit Arabe de Paris est rebaptisé « Alphonse » par cette famille, mais ce changement de nom ne suffit pas à gommer les différences. Ce livre est très sympa à lire, il dit les choses sans les décrire trop pesamment, et évoque l’intégration en France dans les années 60.
Zahia Ramani
Livre évoqué : « France, récit d’une enfance »
Le livre s’ouvre sur une succession de « photos » de l’enfance et de l’adolescence de l’auteure. Elle est fille de Harki et a débarqué très tôt en France. Elle est étrangère en France et bannie dans son pays. Ce livre est un récit qui intervient alors que la mère est malade. L’auteure rend hommage à sa mère, a tout ce qu’elle lui a transmis. Un très beau livre, très touchant entre souvenirs d’enfance, révoltes d’adolescence et le recul pris devenue adulte.
Le livre s’ouvre sur une succession de « photos » de l’enfance et de l’adolescence de l’auteure. Elle est fille de Harki et a débarqué très tôt en France. Elle est étrangère en France et bannie dans son pays. Ce livre est un récit qui intervient alors que la mère est malade. L’auteure rend hommage à sa mère, a tout ce qu’elle lui a transmis. Un très beau livre, très touchant entre souvenirs d’enfance, révoltes d’adolescence et le recul pris devenue adulte.
Boualem Sansal
Livre évoqué : « Le village de l’Allemand ou le journal des
frères Schiller », 2008. Ce livre fait partie de notre liste des
« Essentiels », c’est-à-dire un livre qui doit être lu pour mieux comprendre les réalités qui nous
entourent. Nous le recommandons à tous
les lycéens, étudiants et adultes ! Il prend la forme de deux journaux
intimes qui se croisent : celui du frère aîné qui se suicide après avoir
découvert la terrible vie de son père
ancien nazi ; et le journal du petit frère, jeune des cités tenté de
suivre les intégristes, qui va enquêter sur le sort de son frère et découvrir à
son tour ses origines. Ce livre évoque donc la deuxième guerre mondiale et le
sort réservé au peuple juif (un sujet tabou en Algérie), mais aussi la mainmise
des intégristes dans certaines banlieues françaises. C’est un livre dur, très réaliste,
avec (heureusement !) quelques touches d’humour.
Anouar Benmalek
Livre évoqué : « Tu ne mourras plus demain »
L’auteur dédie ce livre à sa mère qui vient de mourir. C’est l’occasion pour lui de retracer la vie de cette mère ainsi que de tous ces ascendants. Un très bel hommage, porté par une magnifique écriture. Anouar Benmalek est reconnu par certains comme le plus grand auteur algérien contemporain.
L’auteur dédie ce livre à sa mère qui vient de mourir. C’est l’occasion pour lui de retracer la vie de cette mère ainsi que de tous ces ascendants. Un très bel hommage, porté par une magnifique écriture. Anouar Benmalek est reconnu par certains comme le plus grand auteur algérien contemporain.
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