samedi 28 septembre 2013

Littérature algérienne

Littérature algérienne… Il est impossible de résumer la littérature d’un pays.. Il y a toujours autant de littératures qu’il y a d’auteurs. Faire un focus sur la littérature d’un pays, c’est simplement permettre la découverte d’auteurs étrangers, moins médiatisés que les auteurs états-uniens !
Vaste est donc la littérature algérienne… et d’ailleurs comment définir un « auteur algérien » ? celui qui ne vit qu’en Algérie ? qui écrit en arabe ou en berbère ? Comment accéder aux auteurs qui publient leur texte en arabe et en Algérie et qu’on ne trouve pas en France ? Devant ces difficultés, nous avons retenu comme auteurs algériens, des auteurs vivant en Algérie, ou ailleurs (dont la France), qui ont un lien avec l’Algérie (pays d’origine, liens familiaux, etc…), qui écrivent en Français ou en Arabe, et dont les livres sont facilement disponibles en France et en français.

Ce dimanche 22 septembre, tout en dégustant des pâtisseries orientales, nous avons partagé nos découvertes  ou redécouvertes de certains de ces auteurs :

 Y.B.
Livre évoqué : « Commissaire Krim », paru en 2008
Une écriture spéciale,  un peu « pesante », un humour noir particulier mais ce qui est dénoncé dans le livre est intéressant, dont l’intégrisme.

 Yasmina Khadra :
Un auteur reconnu internationalement, des livres très différents, portés par une écriture facile à lire.  Yasmina Khadra révèle souvent des conflits, sans prendre parti.
Livres évoqués :
 « Les sirènes de Bagdad », 2006 : un livre dur, à en avoir des frissons, qui décrit bien la montée de la violence et du terrorisme. Ici, le héros voit un jour son père bousculé par des militaires. Cet affront de trop sera le déclencheur de son entrée dans le terrorisme.
« Ce que le jour doit à la nuit », 2008 : une histoire d’amour, une histoire d’amitié, une histoire sur l’Histoire de l’Algérie depuis les années 40. Le livre suit le parcours de  Younès, algérien né à la campagne, qu’il doit quitter alors que sa famille a tout perdu pour rejoindre la ville et ses bidonvilles. Il sera recueilli par son oncle pharmacien, et éduqué à « l’occidentale ». C’est un héros partagé entre deux mondes, entre plusieurs amitiés, ne sachant pas prendre de décisions et qui se laisse porter par la vie. Younès ne prend pas parti dans le conflit algérien, tout comme l’auteur qui montre la complexité du monde où vit le héros ? En filigrane, un autre personnage a marqué tous les lecteurs : le père de Younès, un homme fier et travailleur, qui va perdre sa maison, sa famille, et finalement se perdre aussi.  La déchéance de cet homme est déchirante.
« L’équation africaine », 2011: une belle leçon d’amitié, un livre dur et prenant.
A découvrir à la bibliothèque, le nouveau Khadra : « Les anges meurent de nos blessures »


Maïssa Bey
Livre évoqué : « Entendez vous dans les montagnes.. », 2010
Dans un train en France, de nos jours, une fille d’un combattant  algérien, un ancien appelé du contingent et une fille de Pied-Noir se rencontrent par hasard. Malgré cette rencontre un peu fortuite et forcée, ce livre est un très beau récit, un témoignage quasiment autobiographique. 50 après, l’évocation de la guerre d’Algérie est toujours aussi douloureuse. Les anciens appelés souvent n’évoquent jamais cette expérience ou en parlent entre eux via des chants. La narratrice, fille d’un combattant tué par les français, a du fuir l’Algérie dans les années 90 à cause des intégristes, et trouve refuge en France, le pays qui a tué son père.. Un livre très bien fait, pour mieux comprendre les douloureuses conséquences de ces « évènements » sur tous les protagonistes.

Malika Mokeddem , est une auteure algérienne, vivant en France, très impliquée dans la cause des femmes. Elle aime l’Algérie mais est aussi devenue une étrangère dans son pays.
Livre évoqué : « N’Zid », 2001 « j’ai adoré cette auteure », nous a confié une lectrice. Un livre à recommander !

Un titre signifiant «continue ». A la suite d’un accident de bateau, une femme perd la mémoire, en pleine mer. Elle est seule et doit se retrouver seule. Elle est trop dispersée, il y a trop de cultures en elle.. Ce livre questionne  les origines et l’identité. Il est très bien fait,  


Azouz Begag
Un tout petit livre , 44 pages, « le copiste de Beaumarchais » (2010)

N’a pas fait l’unanimité : certaines se sont régalées de cette courte histoire d’un jeune africain copiste, pleine de jeu de mots ; d’autre n’ont vu aucun intérêt à ce mini-livre, qui donne envie dans les premières pages et qui tombe à plat dans les dernières !

Akli Tadjer
Livre évoqué : « Alphonse », 2005

Mohamed, un jeune garçon, parachuté de Paris à Lens chez sa famille. Le petit Arabe de Paris est rebaptisé « Alphonse » par cette famille, mais ce changement de nom ne suffit pas à gommer les différences. Ce livre est  très sympa à lire, il dit les choses sans les décrire trop pesamment, et évoque l’intégration en France dans les années 60.

Zahia Ramani
Livre évoqué : « France, récit d’une enfance »

Le livre s’ouvre sur une succession de « photos » de l’enfance et de l’adolescence de l’auteure. Elle est fille de Harki et a débarqué très tôt en France. Elle est étrangère en France et bannie dans son pays. Ce livre est un récit qui intervient alors que la mère est malade. L’auteure rend hommage à sa mère, a tout ce qu’elle lui a transmis. Un très beau livre, très touchant entre souvenirs d’enfance, révoltes d’adolescence et le recul pris devenue adulte.

Boualem Sansal
Livre évoqué : « Le village de l’Allemand ou le journal des frères Schiller », 2008. Ce livre fait partie de notre liste des « Essentiels », c’est-à-dire un livre qui doit être lu pour mieux comprendre les réalités qui nous entourent.  Nous le recommandons à tous les lycéens, étudiants et adultes ! Il prend la forme de deux journaux intimes qui se croisent : celui du frère aîné qui se suicide après avoir découvert la  terrible vie de son père ancien nazi ; et le journal du petit frère, jeune des cités tenté de suivre les intégristes, qui va enquêter sur le sort de son frère et découvrir à son tour ses origines. Ce livre évoque donc la deuxième guerre mondiale et le sort réservé au peuple juif (un sujet tabou en Algérie), mais aussi la mainmise des intégristes dans certaines banlieues françaises. C’est un livre dur, très réaliste, avec (heureusement !) quelques touches d’humour.  

Anouar Benmalek
Livre évoqué : « Tu ne mourras plus demain »

L’auteur dédie ce livre à sa mère qui vient de mourir. C’est l’occasion pour lui de retracer la vie de cette mère ainsi que de tous ces ascendants. Un très bel hommage, porté par une magnifique écriture. Anouar Benmalek est reconnu par certains comme le plus grand auteur algérien contemporain.  


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